TDAH

Publié le par La Grande Ourse

C'était quelque part dans le champ des possibles caché au fin fond de ma tête, mais dit par un praticien spécialisé, ça n'a pas le même impact. Le TDAH : Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité (ça peut être sans) vient d'entrer officiellement chez nous. 


Même si on le ressentait "différent" et épuisant, le fait est que ce n'est pas un enfant désobéissant, ce n'est pas un enfant récalcitrant, ce n'est pas un enfant méchant, c'est surtout un enfant qui n'y peut rien. Il n’est pas "juste turbulent" ou  "juste insupportable". Et ce n’est pas non plus un problème d’éducation (Coucou toi qui te permet de dire à mon fils qu'il n'est pas sage en attendant à une caisse, où même toi la caissière qui me dit "bon courage" au lieu de "au revoir Madame"). 

 

On ne connait pas l’origine scientifique du TDAH. On attribue cela à une anomalie neurobiologique (dysfonctionnement entre deux transmetteurs cérébraux). On peut retrouver un fort composant génétique et/ou, une altération du cerveau à des degrés divers (par exemple dû à des prises de médicaments lors de la grossesse, complications à l'accouchement) mais de toute façon, à l'heure actuelle, les causes ne sont pas identifiables. 

Mon mari et moi avions reculé ce dépistage. L'issue proposée est souvent un traitement chimique, ce que nous n'envisagions pas (peur? méconnaissance? déni?). Aujourd'hui, nous sommes conscients de ce que cela pourrait apporter à notre fils, mais nous le tenterons une fois les dernières pistes "naturelles" explorées. C'est-à-dire après avoir consulté un neuropsychologue et mis en place les outils nécessaires dans notre quotidien. 

 

Voilà.

Qu'est-ce que cela change concrètement pour nous ?

Le regard sur ses actions et comportements. Le poids que peuvent avoir nos mots et cris, notre manque de patience. La relation précieuse que nous devrons essayer de créer/maintenir avec les équipes pédagogiques au long de sa scolarité.

Il pourrait se faire punir 10 fois pour la même raison, cela ne changera pas son comportement lors d'une situation donnée, et pire, cela amplifierait les stimulations négatives. Car il ne faut pas se leurrer. Les enfants TDAH se font houspiller partout : à l'école, à la maison, chez les gens, au centre aéré... 

 

De mon point de vue c'est évident, cela ne veut pas dire être laxiste, cela ne veut pas dire qu'il y a une excuse à tout. Au contraire, le cadre doit être fort pour être suffisamment sécurisant. Mais il nous faut un autre angle d'approche. Une autre stratégie d’interaction. Et approfondir certaines pistes que nous avons effleurées qu'avec nos propres ressentis, et non avec accompagnement spécialisé. 

 

Aujourd'hui, j'ai mal à mon cœur.
Parce que je réentends toutes les réflexions, et que de toute façon, il y en aura encore.
 

Parce qu'il y a toujours plus grave et plus malheureux, et que je culpabilise d'être aussi affectée par la nouvelle, à laquelle en plus je ne pouvais que m'attendre. 

Parce qu'on a déjà échoué dans nos réactions. Parce qu'on n'a pas compris.  

Parce qu'on attendait que ça finisse par aller mieux. Parce qu'on allait bien finir par se comprendre un jour. 

 

Et bien ça y est mon bonhomme. On a compris. 
Sous les larmes tu n'imagines pas, mon fils, la force qui m'anime aujourd'hui pour faire de toi un enfant heureux. 

 

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